Ils sont autant méconnus dans leur pays, l’Inde, que dans le reste du monde. Pourtant, les Bishnoïs sont considérés comme les premiers écologistes de l’histoire de l’humanité. Établis en plein désert, au Rajasthan, leur engagement pour la nature et la préservation de la vie sauvage date du 15e siècle.

Ce peuple du désert prend soin des gazelles, des paons et autres bêtes sauvages environnantes comme de leur propre progéniture. Ils partagent avec eux leurs récoltes, les soignent et les protègent des braconniers parfois même au péril de leur vie. Preuve surprenante de leur dévotion pour la vie sauvage, certaines femmes vont même jusqu’à allaiter des faons orphelins. Chaque Bishnoïs s’engage également à planter au moins un arbre par an qu’il aide à pousser en lui faisant don de la moitié de son eau pendant deux ans, le temps que la jeune pousse devienne indépendante.



Un Français devenu ambassadeur des Bishnoïs

Le Français Franck Vogel est le premier homme à avoir pu séjourner avec eux et immortaliser leur quotidien. Cette aventure singulière - qui marqua à jamais sa vie et sa carrière professionnelle - est exposée jusqu’au 21 février 2014 à la galerie In)(Between à Paris. L’occasion de découvrir ou redécouvrir le travail de ce brillant photoreporter qui a déjà exposé dans le métro parisien en 2011 et dans plus de 20 pays.

“Je crois qu’au fil des années je suis devenu l’ambassadeur de la philosophie bishnoïs travers le monde, une sorte d’élu”, confie-t-il à FRANCE 24. Pourquoi lui ? L’histoire remonte à 2006, quand un ami lui parle de cette communauté oubliée. Après quelques recherches sur la Toile, le verdict est sans appel : rien ou presque n’existe sur cette communauté pourtant si exemplaire.  

Franck Vogel tombe tout de même sur le site Internet d’un dénommé Sunil Bishnois, jeune webdesigner, et qui à sa grande surprise est bien originaire de la communauté du même nom. Le photographe décide de lui rendre visite et la connexion entre les deux hommes se fait immédiatement. C’est là que tout s’enchaîne. Franck Vogel part alors en pèlerinage aux côtés de son nouvel ami chez les Bishnoïs où il parvient à rencontrer les hauts dignitaires de la communauté. D’abord réticents à un projet de reportage, ils se laissent peu à peu séduire par la proposition de Franck Vogel qui leur assure vouloir avant tout faire la promotion de la philosophie Bishnoïs à travers le monde.

L’importance du nombre 29

Comme un coup de pouce du destin, son âge, 29 ans à l’époque, finira de convaincre les chefs. Un nombre sacré chez les Bishnoïs qui répondent à 29 préceptes édictés par le prophète Jambo-Ji. Hygiène quotidienne, langage, alimentation, compassion, pardon, statut des femmes et évidemment sauvegarde de l’environnement font partie de ces 29 règles méticuleusement suivies depuis des siècles. C’est également du nombre 29 que la communauté tire son nom, “bish” signifiant “vingt” et “noï” signifiant “neuf” en dialecte Hindi.

C’est donc du haut de ses sacro-saints 29 printemps Franck Vogel effectuera son premier voyage parmi les Bishnoïs. En tout, il passera entre 2006 et 2008 trois fois deux mois à leurs côtés, en immersion. Une épopée grandiose et surtout une fabuleuse histoire d’amour avec un peuple qui ne le quittera plus.

> Pour en savoir plus, retrouvez l'interview vidéo de Franck Vogel :



> L’exposition sur les Bishnoïs de Franck Vogel est à découvrir à la galerie parisienne In)(Between jusqu’au 21 février.

> Le livre (en auto-édition) regroupant les photos de l’exposition est disponible à l’achat en plusieurs formats sur le site de Franck Vogel. De 5,99€ à 250€. Imprimé sur demande.

> Le DVD du documentaire de Franck Vogel sur les Bishnoïs, “Rajasthan, l’âme d’un prophète” est également disponible en pré-commande en écrivant directement à Franck Vogel (franck@franckvogel.com).