ven, 03/14/2014 - 18:29
Un océan sous les océans
C’est une petite révolution géologique. Une équipe internationale de scientifiques a déniché, en 2008, un diamant brun dans l’État du Mato Grosso, au Brésil. Après de longues années de recherches, les géologues sont parvenus à démontrer que la présence de cette pierre - transportée vers la surface via une roche volcanique - révèle l’existence d’une importante quantité d’eau sous la croûte terrestre et donc sous les océans.
Les chercheurs, qui ont publié les résultats de leurs investigations le 12 mars dans la revue scientifique Nature, indiquent que cette réserve d’eau serait située entre 410 et 660 kilomètres de profondeur et pourrait “renfermer autant d’eau que tous les océans réunis”, selon les mots du directeur de recherche, Graham Pearson, de l’université d’Alberta au Canada.
Avec son aspect de gravier sale et presque insignifiant, ce diamant brun de cinq millimètres pesant moins de 1/10 de gramme contient, en fait, un précieux échantillon de ringwoodite, un minéral qui comporte, lui-même, de l’eau. Inaccessible à l’Homme car bien trop profonde, la ringwoodite - qui n’avait encore jamais été extraite sur la planète Terre - n’avait, jusqu’à présent, été étudiée que sur des météorites.
Un océan de diamants microscopiques
Mais pour ceux qui imaginaient déjà un futur à la Jules Verne où l’ont voguerait par delà les abysses, la découverte de Graham Pearson et son équipe risque de faire des déçus. En effet, selon les chercheurs, l’eau présente sous la croûte terrestre ne prend pas la forme d’océans liquides tels qu’on les connaît mais plutôt celle d’une vaste réserve de petits minéraux emprisonnant chacun un peu d’eau, exactement comme dans le diamant brun de Mato Grosso. D’ailleurs, la quantité de liquide logée au sein de la pierre est infime - environ 1,5 % de son poids plume - mais elle constitue une avancée significative pour les scientifiques.
Ainsi, la présence de tout cet or bleu sous la croûte terrestre va très probablement influer sur nos connaissances en tectonique des plaques, assurent les chercheurs dans Nature. “Une des raisons pour lesquelles la Terre est une planète si dynamique est sa présence d’eau. L’eau est une donnée qui change complètement le fonctionnement d’une planète”, explique Graham Pearson. Mais ce n’est pas tout. Des recherches plus approfondies sur cette découverte au cours des prochaines années devraient même permettre d’expliquer l’origine de la présence de l’or bleu sur Terre.
Très à la pointe dans ce type de recherches, la revue Nature a déjà publié, le 4 décembre dernier, une découverte du même acabit. Une équipe australienne a, en effet, mis le doigt sur l’existence de plusieurs réserves d’eau également nichée sous les océans, mais moins profond que celle du Mato Grosso. Avec un total de 500 000 km3, ces grandes nappes liquides à très faible salinité représentent un grand espoir pour remédier au spectre de la crise en eau potable que craignent les ONG. La quantité évaluée serait capable d'alimenter plusieurs régions du monde durant des décennies.
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