Quand Banksy envoie d'adorables peluches à l’abattoir
Ses graffs valent des millions, à tel point que les morceaux de mur où il s’exprime s’arrachent aux enchères. Depuis le 1er octobre, Banksy, qui a posé ses valise à New York pour tout le mois, s’illustre avec de nouvelles créations pour le moins… énigmatiques.
Après s’en être pris à Dumbo, le 6 octobre, dans une vidéo où des djihadistes attaquent le personnage de Disney au lance-roquettes, le street-artist britannique surprend en détournant, cette fois-ci, un camion de transport d’animaux d’abattoir. Une “oeuvre” baptisée “Sirens of the lambs”, clin d’oeil au film “Silence of the lambs” (“Le silence des agneaux”).
Le véhicule, débordant de peluches à l’expression pétrifiée, parcourt les rues de la big apple depuis vendredi 11 octobre en diffusant sur son passage d’atroces bruitages d’animaux en souffrance. Selon “l’audio guide” accompagnant l’oeuvre disponible sur le site de l’artiste, cette installation vise à dénoncer “la cruauté engendrée par l’industrie de la viande”.
Traumatisme de l’enfance
Alors que depuis des années, cet artiste engagé entretient volontairement le mystère autour de sa réelle identité, le narrateur de l’audio guide semble révéler un détail marquant de l’enfance de Banksy : le graffeur aurait été profondement choqué par son passage dans une boucherie où il a travaillé durant sa jeunesse. Le narrateur à la voix monocorde ajoute également que “Sirens of the lambs” incarne une manière “vague et surement prétentieuse” d’évoquer “cette perte d’innocence”, caractéristique de la fin de l’enfance.
Conformément au ton souvent ironique de l’artiste, le guide précise, en outre, que le camion contient quelque 60 adorables peluches animées par quatre marionnettistes “entièrement habillés de lycra” à qui l’on octroit seulement une pause par jour. Une manière de “prouver que les seuls êtres vivants à être moins bien traités que le bétail sont…les marionnettistes”, conclut le narrateur.
Anne-Diandra Louarn
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